Bodyguard est une application qui se donne pour objectif de protéger les utilisateurs des réseaux sociaux des commentaires haineux. Disponible pour YouTube, Twitter, Twitch, Mixer et depuis peu sur Instagram, l’application a été lancée en 2017 et compte aujourd’hui plus de 27.000 utilisateurs. L’équipe de Net Ecoute l’a testée pour vous et vous donne son avis.
Comment ça marche ?
L’application Bodyguard est disponible au téléchargement sur l’Apple store et le Google Play store. Elle offre une protection gratuite et en temps réel 24 sur 24 et 7 jours sur 7 contre les commentaires haineux que vous pourriez recevoir sur Twitter et YouTube.
Comment ?
Bodyguard effectue un scan de vos comptes toutes les minutes. Plus concrètement, lors de la configuration du compte, les informations suivantes vous sont données :
Ensuite, Bodyguard fonctionne selon le réseau social à scanner :
– Sur YouTube : l’application repère en temps réel les derniers commentaires des personnes sur toutes vos vidéos, les analyse et les supprime s’ils sont considérés comme haineux envers vous (insultes, menaces, intimidation, moqueries sur le physique, etc…).
– Sur Twitter : l’application repère en temps réel les personnes qui vous mentionnent, analyse leurs Tweets, et les bloque s’ils sont haineux envers vous (insultes, menaces, intimidation, moqueries sur le physique, etc…)
Son créateur, Charles Cohen, affirme que Bodyguard :
– Distingue les fautes d’orthographes,
– Comprend le langage SMS,
– Analyse uniquement les insultes qui vous sont destinées personnellement
– Ne supprime pas la critique ou les commentaires négatifs.
Notre avis :
Développer une application aidant à combattre la haine en ligne et le cyberharcèlement est une excellente initiative. En revanche, notre équipe a noté lors de ses tests quelques limites, qui mériteraient d’évoluer dans les prochaines versions.
Concernant le temps de réactivité de l’application, il arrive que l’utilisateur reçoive la notification d’un commentaire haineux avant que l’application Bodyguard ne detecte le message.
La notion de détection en temps réel nous parait donc encore perfectible.
Autre point que nous avons souligné, l’application ne bloquera ou ne supprimera pas des messages entre des comptes se suivant mutuellement. En effet, des abonné-e-s ne sont pas obligatoirement des ami-e-s et l’on enregistre souvent des cas de cyberharcèlement entre abonnés.
D’autre part, selon certains utilisateurs, Bodyguard ne donne pas la même importance aux comptes des utilisateurs “lambdas” qu’à ceux des personnes dites influentes.
Enfin, il serait selon nous important d’améliorer la prise en charge de toutes les thématiques susceptibles de générer des commentaires haineux comme l’homophobie, le racisme, le sexisme ainsi que les insultes provenant du langage courant.
Par exemple : Sur Twitter, le logiciel bloque “sale pute” mais ne bloque pas “sale pouffe”.
En résumé, si l’application peut être installée, il est à noter qu’elle réduira certains messages de haine reçus sur les réseaux sociaux pris en charge par Bodyguard MAIS elle ne bloquera pas tout.
Il est donc important de garder en tête les recommandations pour faire face à des messages de haine et au cyberharcèlement.
Victime de cyberharcèlement, des solutions pour vous aider :
L’application bloque les commentaires haineux sur Twitter, YouTube et depuis quelques jours sur Instagram mais pas sur Facebook ni les autres réseaux sociaux les plus utilisés par les adolescents comme SnapChat ou TikTok.
Si vous recevez des insultes et messages de haines de façon répétée , vous êtes victime de cyberharcèlement.
Dans ce cas, il est important d’agir et de demander de l’aide.
Comment ?
– Garder des preuves (faire des captures d’écran avec son ordinateur ou le téléphone)
– Parler à une personne de confiance.
– Faire un signalement en ligne pour stopper la diffusion du contenu inapproprié (les réseaux sociaux proposent de signaler de manière anonyme un contenu ou un utilisateur abusif)
– Contacter notre numéro vert national Net Ecoute au 0 800 200 000, sur Messenger ou sur Netecoute.fr (gratuit, anonyme et confidentiel). Notre équipe propose une aide et une prise en charge du signalement, adaptées aux jeunes victimes de cyber-harcèlement.
– Porter plainte si cela s’avére nécessaire (la loi de 4 août 2014 reconnait le harcèlement moral comme un délit et sa manifestation via les outils numériques est un élément aggravant).